Sur le thème langues-cultures

Porteurs de parole lors de la journée des associations en septembre 2018

1) Les langues font partie de la diversité culturelle

2) Langues et cultures sont inséparables

— de parler une autre langue que le français change la manière de penser et de s’exprimer. Ça reflète une autre culture ! En anglais, par exemple il n’y a pas de différence entre tutoiement et vouvoiement.

— la langue ça relie. En pays basque j’ai senti qu’il y avait un monde « secret » derrière – vaste – que j’aurais aimé connaître. La langue ne serait que la partie visible de l’iceberg. Derrière il y a une histoire.

— de lire mes petits livres en anglais avant de dormir, ça me décalait, me libérait de ma journée, mes soucis, mes préoccupations… en français ça ne m’aurait pas fait pareil parce que référence à mon être, à moi, il y a un aller-retour entre moi et le français qui est direct. En anglais il y a une altérité différente, une façon de supposer ce qui est ma culture et ce qui n’est pas, l’expression du chemin vers une autre culture.

— je suis interpellé par des cultures différentes, je me pose toujours des questions là-dessus. Mais les langues c’est autre chose : peut-être je les connais mal. La culture vient de la nuit des temps, les langues plus énigmatiques pour moi. En lisant l’exemple de l’anglais, moi qui adore l’italien, langue et culture, en italien au lieu de dire « j’aime » on dit « mi piace » : le mouvement est inverse j’aime →objet alors que mi piace←objet. D’ailleurs en espagnol c’est comme en italien « me gusta ».

— Culture : connaître le sens des mots, se pencher sur la poésie…

— Himalaya – ils peuvent être analphabètes, mais ils parlent plusieurs langues. En voyant les Népalais qui utilisent toutes les langues du sud Tibétain et apprennent d’autres langues avec facilité je me demande pourquoi nous avons tant de mal. De ne plus pouvoir parler nos langues locales/être coupés de sa langue/ on a du mal à apprendre la langue des autres. La culture est véhiculée par la langue !

— Mon expérience est de mixité à mon enfance : parents marocains + culture de l’école. Bien dans mes baskets, c’est bien de se sentir bien partout à cause de ces bases larges et solides.

— Je suis habité par la curiosité de l’autre, la diversité dans la vie. Je suis entouré de gens qui viennent de partout.

— Pas de transmission de la langue d’oc dans ma famille. Si on ne transmet pas une langue il ne peut pas avoir transmission de culture : la culture sera fantasmée, surfaite. Des enfants bilingues, trilingues, ça facilite l’apprentissage. l’apprentissage de la langue est l’apprentissage de base d’une culture.

— expérience éducatrice : les premiers mots qu’on dit aux enfants véhicule une culture : on s’insulte ou on se parle avec tendresse ce n’est pas la même chose. Faire écouter de la musique dans le ventre de la mère stimule le goût d’ouverture aux autres. L’exemple : un enfant de 2 ans bilingue allemand – français a bien compris que dans la famille du père il fallait parler allemand.

— ma mère parlait espagnol. Dès la 6e j’ai choisi l’espagnol, ce qui m’a fait m’intéresser par l’Espagne. La langue coulait de source parce que mère m’a raconté ses années en Espagne et j’ai baigné dans la culture. Les deux étaient intimement liés. Je lis beaucoup de littérature espagnole… en français.

— Pas de meilleur véhicule pour décrire quelque chose que la langue du pays où cela s’est produit. J’ai écrit des livres bilingues pour que ce soit plus accessible à un plus grand nombre. J’ai aussi travaillé avec des équipes occitanes qui se fermaient à ceux qui ne connaissaient pas cette langue et culture. Ils les rendaient inaccessibles aux autres en parlant systématiquement en occitan quel que soit l’interlocuteur. Comme prendre un livre de sagesse pour assommer quelqu’un. Le livre sur Jean Guers sera en occitan pour ne pas priver ses amis qui ne parlent pas occitan.

Si vous lisez Stevenson, prenez les ed. Privat qui partent d’un original trouvé aux USA qui a 50 % de contenu en plus que celui qu’on lisait d’habitude.

— La langue fait partie de la culture et la culture se nourrit de la langue. D’apprendre une autre langue aux petits c’est un apport culturel. Métissages espagnol-français/ anglais-espagnol/ des métissages sont sources de richesse…d’invention et de création dans la langue/la culture. On va danser sur un air funky des gestuelles espagnoles. Dans l’alimentation, le relationnel par exemple je suis différente du côté réservé habituel français.

— J’ai toujours été double : le côté travailleur espagnol, je me suis intégré par le travail (au contraire du stéréotype de l’espagnol fêtard). D’ailleurs la France s’est développé grâce au métissage. S’il n’y avait pas eu tous les Garcia, les Italiens, les Polonais, les Portugais, la France ne serait pas ce qu’elle est. Du côté alimentation, espace méditerranéen en France.