Yiddishland à la Rencontre des Cévennes, …    pourquoi ?

Par Bruno Martin-Vallas et Lilian Brower Gomes

Yiddishland, le terme est en yiddish dans l'original et désigne un pays imaginaire de langue-culture yiddish. Il rassemblerait symboliquement les locuteurs de cette langue qui étaient, en fait, dispersés en Europe Centrale et de l'Est. 


Yiddishland

Parce que cet événement a pour origine l’interdit parental autour du yiddish alors même que certains le parlaient. Ceci aux fins de protéger les enfants, de favoriser une assimilation qui les garderaient hors de portée des persécutions qu’eux même avaient subies. Qui leur permettraient d'aspirer aux chemins de la modernité. C’est adulte, plus ou moins tard, qu’ils ont eu la joie émerveillée de retrouver 1000 ans de richesses linguistiques et culturelles – par la langue, la littérature, la chanson, la danse, les fêtes, la cuisine, les contes, la musique, l'histoire... Pour, par là, renouer avec grands-parents et arrières grands-parents. Ils ont décidé de se lancer dans un « chantier » de réappropriation de tout ce de quoi ils avaient été dépossédés. Et ce, dans un moment post destruction ou les juifs culturels se représentaient leur culture plutôt presque exclusivement en négatif, par les ravages et les pertes occasionnées par la Shoah.

Pour plus jamais ça. Pour plus jamais de « Shoah » pour aucune minorité. Pour plus jamais ces massacres systématiques de populations, générations, langues et cultures que chaque nouvelle vérité unique exige. Pour que toute minorité s'y découvre (dé-couvre). Pour que chacun s’y connecte à d’autres. Pour y vivre la joie de l’harmonie dans nos diversités : diversités chez chacun de nous, diversités à l’intérieur d’une même culture, langue.

À la rencontre, parce que cet événement s’adresse à toutes les collectivités d’un pays.
Pour que toute minorité locale, gitan, migrant, écolo, biodiversité, tout groupe militant (anti ou pro, gaz de schiste, nucléaire, Éon, revenu universel, féministe, santé naturelle, ...), s’y rencontre et témoigne de son point de vue au milieu des autres.
Pour qu’y tisser nos entre laçages nous enrichisse tous.

…Des Cévennes, parce que ce lieu a donné à la France une minorité protestante résistante en plein cœur de la domination catholique. Parce que protestants et catholiques se sont reliés pour faire passer des juifs en lieu sûr pendant la guerre. Parce que c’est le lieu de vie de plusieurs organisateurs. Parce que l’histoire d’une mise à mort de la langue locale ressemble à celle du yiddish si on considère les témoignages des habitants et la disparition de l’occitan des lieux publics. Parce que c’est un pays merveilleux.

Pour y vivre ces Rencontres de Bréau.